Parlez-nous de votre rapport au monde de la joaillerie.
Ma mère a toujours adoré les pierres. Elle m’a transmis cet amour et m’a appris à les distinguer. Je me souviens d’un ami de notre famille qui était diamantaire et qui nous montrait parfois des pierres. Je n’avais que 12 ans et j’étais complètement émerveillée. Pour Akillis, tout a démarré avec un bracelet en maille plate que j’ai créé pour qu’il soit assorti à la montre de mon père. Ça a eu un réel succès, les gens s’y sont intéressés, m’ont demandé d’en recréer et m’ont même conseillé de lancer ma marque. J’ai toujours eu une âme très artistique et très libre, créative. J’ai rédigé mon mémoire de fin d’année en école de commerce sur les nouvelles formes du luxe. J’ai évidemment parlé de la joaillerie mais aussi d’une opportunité qui n’avait pas encore été saisie sur les bijoux pour homme. À l’époque, la joaillerie était très classique et traditionnelle. Les bijoux se transmettaient de génération en génération et se portaient pour des occasions spéciales. Il y avait une place pour une joaillerie beaucoup plus moderne, une joaillerie « à porter » comme je l’appelais. À porter au quotidien comme du prêt-à-porter et non pas de la couture. Je voyais déjà une belle perspective d’expansion pour la joaillerie mixte. À ce moment-là, les hommes portaient principalement des bracelets de force en cuir. J’ai donc décidé de commencer avec des boutons de manchette ce qui est, aujourd’hui, très apprécié aux Émirats. Les accumulations se font aussi énormément avec les bracelets Capture Light, Capture Me ou bien encore Capture en or blanc. L’un de mes amis, pourtant très conventionnel, porte trois bracelets Akillis à son poignet et bientôt un quatrième ! On peut tout à fait être classique et aimer les bijoux un peu plus graphiques.
Akillis est une Maison française et moderne, pourriez-vous nous parler de sa création ?
J’avais la vision exacte de ce que je voulais créer et c’était radicalement différent de ce que l’on pouvait trouver sur le marché. À l’époque, dans l’imaginaire collectif, les bijoux pour homme n’étaient pas suffisamment virils. Pour pallier ce problème et aller au-delà du bijou purement féminin, j’ai donc créé un bijou excessivement masculin à partir d’un symbole très fort : la balle. Je l’ai sertie en or et diamants et par la suite j’ai créé une version en titane et diamants noirs avec l’idée d’allier un savoir-faire traditionnel joaillier à des technologies de pointe pour s’ancrer dans un univers masculin et surtout mixte. J’ai donc développé le titane chez Akillis et aujourd’hui nous poursuivons nos recherches sur les matériaux et leurs associations.
Les codes traditionnels sont réinterprétés chez Akillis qui se positionne à contre-courant des grands noms historiques de la Place Vendôme, qu’avez-vous le sentiment d’apporter au paysage joaillier à travers cette différence ?
Un peu de réalité ! L’amour est unisexe, irrationnel et représente surtout un risque. La collection Capture Me symbolise à la fois la possession et la captivité, comme un piège amoureux.
Les bijoux sont mixtes chez Akillis, pourriez-vous nous parler de cette vision ?
Selon moi, la beauté est unisexe et repose sur la manière dont on l’interprète. Les bijoux Akillis sont pensés de manière universelle et déclinés à travers des codes plus masculins ou féminins. Au-delà de la mixité, je créé d’abord un bijou pour le beau. Ensuite, tout dépend de la sensibilité que je souhaite donner à mes créations. Certains bijoux en titane et diamants noirs sont pensés avec une sensibilité masculine tandis que l’association du titane brut et de l’or ou bien de l’or et des diamants sera plus féminine. Le but est aussi de pouvoir échanger ses bijoux avec son partenaire par exemple. Certains couples ont acheté des bijoux de la collection Fatal Attraction et Bang Bang en or blanc et diamants blancs puis en or blanc et diamants noirs pour pouvoir les intervertir.
Comment définiriez-vous l’identité d’Akillis et que souhaitez-vous raconter à travers votre joaillerie ?
Akillis est une joaillerie pensée pour exprimer sa personnalité avec une qualité irréprochable. C’est essentiel pour moi de s’entourer d’artisans joailliers qui sauront retranscrire mes idées et créer la pièce que j’avais en tête, avec une belle exécution. Un beau design n’est rien s’il n’est pas parfaitement réalisé. Le bracelet Puzzle, que je porte depuis 15 ans, est l’expression même du savoir-faire joaillier. La réalisation est incroyable et, preuve en est, il n’a jamais bougé. Akillis se caractérise également par la notion de force : la force de l’amour avec la collection Capture ou celle d’atteindre ses objectifs avec Fatal Bang Bang. En portant mes bijoux, j’aime l’idée que l’on puisse se sentir invincible. Ce ne sont pas des designs neutres mais plutôt très affirmés et cela se ressent dans les traits. Akillis n’est pas le bijou de tout le monde et se porte comme un totem. Cette force est un véritable parti pris qu’il est essentiel de transmettre lorsque nous vendons nos bijoux.
Akillis est le reflet d’un savoir-faire français et européen, pourriez-vous nous parler de ce parti-pris et de vos ateliers ?
Le haut degré d’exigence dans la fabrication a été un choix dès le début. Le plus beau des designs n’est rien sans une parfaite exécution et c’est ce que je retrouve avec nos ateliers français et européens. Notre collaboration avec les ateliers en Europe nous offre également une vraie flexibilité et une qualité qui correspondent parfaitement à notre manière de travailler. Cette réactivité nous permet notamment de répondre rapidement à des commandes spéciales.
Vous êtes à l’origine de chaque création joaillière, pourriez-vous nous parler de votre processus créatif et des personnalités qui incarnent Akillis ?
Je ne cherche pas à créer une énième pièce de joaillerie mais à proposer quelque chose de différent. En ce sens, je pense que le plus difficile est de trouver LA bonne idée pour que chaque collection symbolise une idée définie et forte. Je créé toujours les pièces les plus imposantes dès le début et j’essaye ensuite d’en tirer la quintessence car pour obtenir des bijoux fins et légers, il ne faut garder que l’essentiel de la collection. J’aime énormément jouer sur les volumes et j’ai besoin de rentrer rapidement dans le concret. J’ai besoin de visualiser, modifier les volumes, couper les endroits qui ne me conviennent pas. Un bijou c’est l’idée ensuite il y a le volume et dès qu’il me plaît, je lance une première maquette et je teste les possibilités qui s’offrent à moi. Il faut par exemple, savoir que le titane ne se soude pas. Il faut donc connaître les spécificités des matériaux et conjuguer avec.
Les personnalités qui nous portent, notre squad est composé de talents, qu’ils soient sportifs ou artistes. Je recherche des personnalités qui ont quelque chose à raconter à travers leur art. Lorsque Lady gaga a choisi de porter les bagues Python, je me suis immédiatement dit que ça avait du sens car c’est un talent extraordinaire avec une personnalité incroyable.
Akillis propose également des pièces d’exception, pourriez-vous nous parler de ces créations et de ce qu’elles symbolisent ?
Avec la haute joaillerie, je voulais entrer dans un univers très moderne et technique avec des pièces inattendues, faciles à porter et dans l’ère du temps. Avec le collier Capture, je me suis fait plaisir avec un design complètement novateur qui épouse parfaitement tous les bustes tandis que la particularité d’HeartBeat réside dans ces pierres aux nuances absolument incroyables. Quand je les ai vues, elles m’ont rappelé les mers des Caraïbes, le Brésil et mon cœur s’est arrêté de battre ! Le collier Hypnotic Python est mon interprétation rock du collier du Maharadja, à la fois déstructuré et opulent avec des gouttes d’opales. J’aime l’idée de pouvoir conjuguer rock, joaillerie et confort. C’est notamment le cas avec le collier Capture Double qui a été créé pour être extrêmement confortable au porté avec des triangles taillés sur œuvre. Il faut savoir bousculer les codes. Les boucles d’oreilles que je porte m’ont été présentées avec une tige dans le centre additionnel et je les ai complètement tordues pour qu’elles prennent l’angle parfait et que les boucles d’oreilles se positionnent légèrement de travers.
Quelles sont les ambitions d’Akillis sur le marché français et/ou international ?
Sur le marché français, nous possédons aujourd’hui 27 points de vente et nous voudrions aller jusqu’ 35 d’ici 2 ans. Nous avons l’ambition de nous développer et l’expression de notre marque passe également par l’ouverture de nouvelles boutiques en propre dans les deux ans à venir pour que nos clients puissent entrer dans l’univers Akillis, depuis d’autres villes en France. Nous commençons à être bien installés en France et l’Italie continue de se développer. Nous sommes très satisfaits de la Suisse et de la Belgique. Il nous reste l’Angleterre et l’Espagne à conquérir. En ce qui concerne notre vision à l’international, nous nous projetons vers les Etats-Unis, le Moyen-Orient et nous arriverons sur l’Asie, la Corée et Singapour. L’année prochaine sera une véritable montée en puissance.
Pourquoi avoir choisi de faire confiance à la Maison Lassaussois ?
Ce qui m’a tout de suite séduite c’est bien-sûr l’ancrage et la transmission familiale. J’admire ce partage de compétences qui me rappelle un modèle de réussite familiale dans les générations qui m’ont précédée. La Maison Lassaussois m’a touché par sa simplicité dans le rapport humain.